URHU
De la roue mesurant l’espace à la roue mesurant
le temps un secret d’horloger.
Pourquoi cette vieille charrette en bois qu’un homme promène sur scène ? Pourquoénigmatiquesi ces chants magnétiques entonnés par trois femmes dans une langue indigène ?
Intrigué, fasciné, on se fait prendre au collet des jeux de scène : la danse des femmes prolonge les gestes méticuleux de l’homme, et, peu à peu, on comprend que le char se transforme.
Mais est-ce l’homme qui suit la cadence des chants ?
Ou les chants qui traduisent son travail ?
La musique s’amuse avec le temps, le dilate, le comprime, raconte sa transe inéluctable et ses trébuchements comiques. Dans un ballet parallèle, les échelles du char s’imbriquent, son châssis se dresse, ses roues s’assemblent, son timon s’articule en balancier, et la charrette entière se métamorphose … en horloge !
L’homme lance alors le mouvement du pendule. La mécanique rythme le dernier chant. Et, quand tout s’immobilise enfin, n’est-ce pas le coeur du silence que l’on entend bruyamment battre ?